printer facebook twitter Engagée en 2006, la démarche de passage d’un « code de la route », pensé avant tout pour favoriser la fluidité de la circulation, à un « code de la rue », vise à créer un espace public partagé et sécurisé pour tous. Les principes : le respect entre tous, la prudence envers les usagers les plus vulnérables, dont les cyclistes font partie. Ces dessins humoristiques de Philippe Tastet viennent mettre en lumière ces différentes évolutions du code de la route et le passage au code de la rue, comme le double-sens cyclable, la zone 30, le cédez le passage cycliste au feu, le sas vélo… Retrouvez-les ci-dessous, avec les différentes mises en situation vécues au quotidien. Le double-sens cyclable Le double-sens cyclable est généralisé dans toutes les rues limitées à 30 km/h ou moins depuis 2015. Dans les autres zones sa mise en place est étudiée au cas par cas au regard de la configuration et du trafic de la voirie. Cet aménagement permet aux cyclistes d’éviter de faire un détour ou de passer par des rues très fréquentées. L’apaisement des vitesses et la co-visibilité entre automobilistes et cyclistes sont des facteurs de sécurité pour les usagers. Des panneaux spécifiques de couleur bleue indiquent aux automobilistes que les cyclistes roulent dans les deux sens. Les cyclistes qui empruntent la rue dans le sens normal de circulation des voitures roulent à droite sur la chaussée. Le cédez-le-passage cycliste au feu Le cédez-le-passage cycliste autorise depuis 2010 le cycliste à franchir le feu rouge dans la direction indiquée par la ou les flèche(s), en cédant le passage à tous les usagers pour qui le feu est vert (automobilistes, piétons…). Ce dispositif évite aux cyclistes des arrêts et redémarrages lorsque la voie devant eux est libre. Il sépare le flux vélo du flux automobile en permettant un démarrage anticipé dans les carrefours et sécurise ainsi les cyclistes. Sa mise en place est étudiée au cas par cas au regard de la configuration du carrefour (aménagement cyclable, visibilité, trafic...). Le sas vélo Le sas vélo est un espace réservé aux cyclistes avant les feux tricolores, matérialisé par une ligne de feu et des pictogrammes vélos. Le non-respect du sas vélo constitue une infraction et est passible d’une amende de 135 € (minorée à 90 €), et d’un retrait de 4 points. Le sas vélo fluidifie la circulation générale et améliore la sécurité des cyclistes car il leur permet : › de se positionner sur la chaussée pour tourner à gauche, › de limiter l’exposition aux gaz des pots d’échappement des voitures, › d’être mieux vus des automobilistes et des conducteurs de poids lourds, › de démarrer en sécurité en facilitant leur insertion dans la circulation. La limitation de vitesse à 30 km/h La vitesse de circulation peut être limitée à 30 km/h, soit dans un périmètre « Zone 30 », soit sur une seule rue ou section. La modération de la vitesse améliore la sécurité des usagers, encourage la pratique des modes actifs et favorise la cohabitation entre tous : piétons, cyclistes, personnes à mobilité réduite... À 30 km/h, la distance de freinage est réduite de moitié par rapport à 50 km/h et le risque de mortalité passe de 60 % à 15 %. Le principe est celui de la priorité à l’usager le plus « vulnérable » : le piéton, puis le cycliste, puis l’automobiliste. À noter : il existe aussi des « Zones 20 » ou zones de rencontres, où la vitesse est limitée à 20 km/h. Le dépassement Pour dépasser un cycliste, les automobilistes doivent laisser une distance de sécurité d’au moins 1m en agglomération et 1,5m hors agglomération, même si cela implique de franchir une ligne blanche. Il est conseillé de ralentir pour dépasser un cycliste, car l’appel d’air d’une voiture peut déstabiliser sa trajectoire. En agglomération, il est conseillé aux cyclistes de rouler à 1 m du bord de la chaussée ou des voitures stationnées, pour éviter toute tentative de dépassement dangereux ou ouverture de portière. Si l’espace disponible ne permet pas un dépassement en sécurité, l’automobiliste ralentit et patiente derrière le cycliste. Le principe de prudence Le principe de prudence du code de la route est destiné à améliorer la sécurité des usagers les plus vulnérables : chaque conducteur « doit, à tout moment, adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers […]. Il doit notamment faire preuve d’une prudence accrue à l’égard des usagers les plus vulnérables ». Le principe de prudence a été introduit au code de la route en 2008. La gestion des priorités Le code de la route précise : « Tout conducteur qui tourne à droite doit céder le passage aux engins de déplacement personnel motorisés, aux cycles et cyclomoteurs circulant dans les deux sens sur les pistes cyclables qui traversent la chaussée sur laquelle il va s’engager (Article R 415 - 3). » Ce principe s’applique également en l'absence de piste ou de bande cyclable. Les automobilistes doivent s’assurer de contrôler la présence de cyclistes derrière ou à côté de leur véhicule avant de tourner, et ne peuvent s’engager que lorsque la voie libre. L’ouverture de portière Un cycliste ne peut ni voir ni anticiper l’ouverture d’une portière d’un véhicule stationné le long de la route. Ouvrir la portière sans vérifier si des véhicules arrivent constitue un danger. L’ouverture à pivot, aussi appelée l’ouverture à la hollandaise, est une méthode d’ouverture qui permet d’éviter des accidents au moment de quitter son véhicule. En cas de stationnement le long d’une voie de circulation ou d’une piste cyclable, passagers et conducteur ouvrent la portière de la main opposée à la portière (main droite pour le conducteur, main gauche pour le passager). Cela permet de regarder naturellement derrière soi pour vérifier si un cycliste arrive. Le stationnement gênant Il est interdit aux automobilistes de se garer, de s’arrêter ou de rouler sur un aménagement cyclable. S’arrêter en voiture sur un aménagement cyclable, même quelques minutes, est dangereux pour tous les usagers de la route. Les cyclistes doivent s’insérer dans la circulation pour contourner le véhicule, ce qui peut perturber les automobilistes qui ne s’y attendent pas. S’il y a une bordure qui protège la piste, son franchissement peut occasionner des chutes. Se garer, s’arrêter ou rouler sur une piste cyclable est passible d’une amende de 135 €. La visibilité, gage de sécurité À vélo, être vu est primordial pour la sécurité des cyclistes, notamment la nuit. Il est obligatoire de rouler avec des éclairages en état de fonctionnement : › éclairage blanc ou jaune et catadioptre blanc (réflecteur de lumière) à l’avant, › éclairage rouge et catadioptre rouge à l’arrière, › catadioptres orange dans les rayons et sur les pédales. Hors agglomération la nuit et lorsque la visibilité est insuffisante, le port d’un gilet de haute visibilité est obligatoire. D’autres mesures pour rouler en sécurité à vélo : se tenir loin des poids lourds, faire entretenir son vélo régulièrement… Porter un casque est conseillé mais pas obligatoire (sauf pour les moins de 12 ans).